Nomination de Jérémie Bouttier directeur de l'IHP
Jérémie Bouttier est nommé directeur de l'Institut Henri Poincaré (IHP), école interne de Sorbonne Université et unité d'appui et de recherche sous la tutelle conjointe de Sorbonne Université et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Cette nomination résulte d'un arrêté du ministre chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, et d'une décision du président-directeur général du CNRS. Elle fait suite à une proposition du conseil de l'IHP, présidé par Madame Karine Berger.
Jérémie Bouttier prend la suite de Dominique Mouhanna, directeur intérimaire de l'IHP depuis le 1er janvier 2025, et de Sylvie Benzoni, directrice du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2024. L'IHP compte également parmi ses anciens directeurs Cédric Villani et Émile Borel.
À cette occasion, Jérémie Bouttier revient sur son parcours, ses motivations et les projets qu’il souhaite porter à la tête de l’Institut Henri Poincaré.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis professeur à Sorbonne Université depuis 2023. J'enseigne à l'UFR de mathématiques, et effectue mes recherches à l'Institut de mathématiques de Jussieu-Paris rive gauche (IMJ-PRG). Auparavant, j'étais chercheur à l'Institut de physique théorique du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). J'ai aussi travaillé pour les Écoles normales supérieures de la rue d'Ulm et de Lyon. Ma recherche se situe à l'interface entre mathématiques et physique théorique, et plus précisément entre la combinatoire, la physique statistique, et les probabilités.
Quelles motivations vous ont conduit à vous engager dans la direction de l’Institut Henri Poincaré ?
L'Institut Henri Poincaré, centre de recherche international en mathématiques et physique théorique, est un lieu central dans ma carrière, comme dans celle de bien d'autres chercheuses et chercheurs en France. J'y suis venu à de nombreuses reprises, que ce soit pour assister à des exposés, en donner, organiser des évènements scientifiques, échanger avec des collègues, travailler à la bibliothèque...
J'ai appris au début de cette année que l'IHP cherchait un nouveau directeur. Après en avoir discuté avec quelques collègues, j'ai acquis la conviction que c'était la fonction faite pour moi : par son positionnement scientifique, et par son rôle central dans l'animation de la recherche en France, l'IHP est un institut dont je comprends parfaitement la raison d'être. Le piloter sera un grand honneur pour moi.
Pouvez-vous nous parler de vos missions et des projets que vous souhaitez porter à l’Institut Henri Poincaré ?
Il y a tout d'abord la bibliothèque de l'IHP, qui est engagée dans un chantier colossal pour trier et cataloguer un fonds de livres anciens, numériser sa collection de modèles mathématiques, etc. Il faudra veiller à ce qu'elle reçoive les moyens humains pour cette tâche.
Il y a ensuite le centre de conférences Émile Borel : l'enjeu est ici de préserver son financement, vital pour qu'il puisse continuer à faire venir chercheuses et chercheurs du monde entier. Une grande part du financement provient du dispositif Labex CARMIN, lancé en 2011 et commun à plusieurs instituts (CIRM, CIMPA, IHÉS, IHP). Mais CARMIN devrait s'arrêter prochainement : je devrai m'impliquer dans l'élaboration d'un dispositif de remplacement, conjointement avec mes collègues dirigeant les autres instituts susmentionnés.
Enfin, depuis 2023, l'IHP possède un troisième département : la Maison Poincaré, musée consacré à la diffusion des mathématiques auprès du grand public. Le musée ne fonctionne encore qu'à 60% de ses capacités, et un important travail est nécessaire pour le faire atteindre son rythme de croisière. Cela comprend des aspects très pratiques (embauche de personnel de médiation, billetterie, accessibilité...) mais aussi une réflexion sur la création de contenus pour renouveler les collections.
J'aimerais enfin m'impliquer dans la politique scientifique de l'institut, avec plusieurs idées : par exemple, la relance d'un programme d'accueil de scientifiques sur des chaires de longue durée, et le développement des interactions avec les institutions environnantes, dont l'Institut Curie.