Juliette Chabassier

Elle a longtemps hésité entre une carrière d’hautboïste et de mathématicienne avant de finalement allier ses deux passions. Juliette Chabassier est chargée de recherche à Inria Bordeaux (Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique). Elle est membre de l’équipe-projet Makutu qui s’intéresse à la modélisation et à la simulation numérique de la propagation des ondes, notamment dans les instruments de musique.

Dans cet entretien, la chercheuse revient sur son parcours et son intérêt précoce pour les concepts mathématiques et la résolution d’énigmes. Autrice d’une thèse intitulée « Modélisation et simulation numérique d’un piano par modèles physiques » sous la codirection de Patrick Joly et d’Antoine Chaigne, elle revient de manière didactique sur ce sujet qui l’a animée pendant plusieurs années grâce à la chronique « médiation scientifique » d’Adrien Rossille.  Avec enthousiasme, elle parle ainsi de la manière dont la modélisation mathématique et la simulation numérique peuvent permettre de mieux comprendre le fonctionnement et imaginer le son d’instruments anciens hors d’usage mais aussi d’instruments qui n’existent pas dans le réel. Avec ses collègues de l’équipe Makutu, elle a ainsi créé un logiciel de simulation d’instruments à vent accessible à tous.

Si ses recherches actuelles la portent ainsi à travailler plus particulièrement sur le fonctionnement des instruments à vent, elle s’intéresse cependant toujours au piano, en co-dirigeant avec Paul Fisette (Université Catholique de Louvain, Belgique) la thèse que Guillaume Castera effectue sur la modélisation du toucher pianistique.

Chercheuse et musicienne à la fois passionnée et passionnante, Juliette Chabassier parle enfin de ses activités de médiation scientifique, du plaisir qu’elle trouve dans la transmission de ses connaissances, et de l’engagement citoyen des chercheurs et chercheuses dont la mission est aussi de « développer des connaissances au service du progrès de la société ».