Marie Doumic

Marie Doumic fait partie de ces chercheuses qui par leur vivacité naturelle savent rendre à la fois accessible et passionnant chaque sujet dont elles parlent. C’est le cas dans cet entretien lorsque la mathématicienne, directrice de recherche, responsable de l’équipe-projet MERGE (Mathématiques pour l’Évolution, la Reproduction, la Croissance, et l’Émergence) à l’Inria et à l’École Polytechnique, parle des travaux qu’elle conduit sur les processus biologiques du vieillissement, la résistance aux médicaments, ou encore les maladies amyloïdes comme Alzheimer.

Ancienne élève de l’École Normale Supérieure, Marie Doumic est aussi ingénieure des Ponts. Elle a ainsi dirigé de grands travaux sur des barrages et des écluses de navigation de la Seine alors qu’elle avait à peine 30 ans. Mais c’est finalement la recherche en mathématiques appliquées à la biologie et à la médecine qu’elle choisit après ses 30 ans. « Ce qui me motive, c’est de voir à quoi sert ce que je fais », raconte celle qui dit avoir dû attendre d’avoir une certaine maturité pour se projeter comme chercheuse. Avec humilité et ouverture d’esprit, elle revient ici sur son parcours marqué aussi par le désir premier d’explorer, et aussi par l’amour du théâtre. Elle évoque le plaisir de travailler avec des professionnels d’autres champs que le sien, les différentes questions, approches des chercheurs et chercheuses suivant leur discipline et leur spécialité. Grâce à la chronique « médiation scientifique » d’Adrien Rossille, elle explique aussi de manière très concrète ses recherches sur la croissance des bactéries. En fin d’émission, Marie Doumic rappelle avec conviction que la recherche en mathématiques a besoin de personnalités et de profils variés : « Il faut surtout de la curiosité, de la ténacité, de l’enthousiasme, la capacité à faire des liens d’une discipline à l’autre, la capacité aussi à s’immerger dans un problème et à le ruminer toute la journée ! », conclut-elle, passionnée.